Nul n’ignore la situation dramatique et désastreuse qui prévaut à l’Est de la RDC. Cette situation inhumaine hypothèque lourdement les chances de voir un jour l’achèvement du processus démocratique en RDC. Comment organiser des recensements et des élections crédibles dans cette partie de la RDC sans la paix et des relations de bon voisinage ? Il est donc impérieux que la RDC prenne l’initiative diplomatique dans la Région des Grands lacs pour qu’intervienne une réconciliation, une paix, une entente cordiale avec ses voisins. Pour rétablir et assurer la paix et la sécurité en Ituri, dans le Kivu et le Maniema, la RDC doit ouvrir des pourparlers crédibles sur la base d’un plan de paix régionale. Les Congolais doivent comprendre que la RDC ne peut plus demeurer un enjeu politique mais qu’elle doit devenir un acteur politique sur la scène régionale et internationale. Telle est mon ambition et je dirais même une obsession. 

Il me semble qu’il y a maintenant urgence d’aider à ce que la République Démocratique du Congo se désembourbe. Bien sûr, je n’ignore pas que le mot « réforme » n’est pas mobilisateur et peut tout aussi bien susciter l’indifférence, qu’inquiéter dans la mesure où il ne ferait que dissimuler la remise en question de certains acquis. Il se trouvera bien sûr toujours des gens, et plus encore des organisations, pour s’opposer à toute réforme au nom de la défense d’intérêts présentés comme légitimes, ou « d’autres solutions » aussi illusoires que variées. Mais les faits, le souci de l’avenir doivent nous amener à ne plus éluder nos responsabilités. Dans une telle situation, le débat doit se concentrer sur ceci: en quoi et comment les réformes proposées peuvent-elles aider le pays à sortir de l’impasse ? Car beaucoup de Congolais veulent croire par principe et par conviction que d’autres solutions plus radicales sont possibles. Mais je suis convaincu que le plan que je propose est une phase par laquelle nous devons passer. Nous en sortirons plus forts, ayant recréé des bases saines pour des progrès ultérieurs. D’autres l’ont déjà fait. Alors, plus d’hésitations, il faut avancer, et, pour cela, désarmer au préalable, méthodiquement, les inquiétudes, et redonner confiance aux Congolais. Autant prendre les devants intelligemment. Admettre que nous devrons, pendant un laps de temps donné, travailler plus pour sortir de l’ornière. Qu’est ce qui empêcherait alors les Congolais de s’entendre sur les réformes que je propose ? Je pense que pour sortir notre pays de l’impasse nous devons passer par une phase consensuelle de réformisme. Mais par quelle méthode ?