Un Etat fort, efficace et stratège

Garant de l’ordre républicain et qui redonne confiance dans la vie publique

Si on veut un changement politique réel, il faut un Etat congolais fort, efficace et stratège garant de l’ordre public, de l’intérêt général et de la cohésion sociale. Un Etat fort, mais qui soit efficace et incitatif, au service d’un projet national cohérent et solidaire. Et des collectivités infra étatiques provinciales capables de traiter des problèmes au plus près de populations.

Ma perspective est celle de la pacification sociale et étatique du Congo Zaïre, sous l’égide des droits de l’homme harmonieusement combinés au développement du commerce, des affaires et de la responsabilité individuelle dans un Etat régalien fort et un Etat providence responsable.

L’Etat régalien qui fait actuellement doit être le garant des droits imprescriptibles de l’individu. Ses missions seront :

  • de préserver l’Etat de droit par l’administration d’une justice de qualité;
  • d’instaurer une sécurité publique complète sur l’intégralité du territoire national;
  • de préserver la souveraineté et l’indépendance nationales dans le respect de la Charte des Nations Unies. L’Etat providence doit quant à  lui avoir pour missions :
  • de garantir les droits réels fondamentaux que sont les accès à  l’éducation (une éducation de qualité) et la santé publique;
  • de mettre en Å“uvre un minimum d’assurance collective contre les risques de la vie;
  • d’organiser une solidarité sociale de nature à  aider les citoyens les plus défavorisés;
  • de s’assurer que la collectivité nationale dispose bien des infrastructures et des capacités compétitives lui permettant de développer le niveau de vie et le bien-être de congolais dans le moyen/long terme.

Pour que ce nouvel Etat congolais soit efficace, nous devons concevoir les modalités de son intervention, dans les deux formes qui viennent d’être distinguées, en sorte de créer les conditions de cette efficacité. Et un Etat congolais efficace et stratège est un Etat qui atteindra les objectifs qui lui seront assignés par le corps politique, en dépensant le moins possible, tout en fournissant la qualité de service la plus élevée possible. Et pour apprécier l’efficacité de l’action publique, il faudra lui assigner des missions évaluables sur la base de critères objectifs. Nous devons bien comprendre que des missions trop générales ou trop vagues ne pourront pas donner lieu à  évaluation.

En ce qui concerne particulièrement la sécurité intérieure, la justice, la police et l'ordre public, l’Etat doit garantir l’ordre républicain en recherchant le compromis entre l’ordre et les libertés publiques. Et pour assurer à  la fois le respect des droits de l'homme et affirmer l’autorité de l’Etat, la formation de la police et de la justice doit tenir compte des exigences essentielles de l'Etat de droit et encourager l'éveil de l'esprit civique. Ces encouragements toucheront tous les aspects de la vie politique, économique et sociale.

Instaurer un Etat de droit c'est :

  • accorder une place prépondérante à  la justice. Dans ce domaine, nos priorités visent :

  • à  rétablir la force de la loi et l'autorité judiciaire,

  • à  définir une nouvelle politique pénale respectueuse de l'Etat de droit et adaptée aux mutations enregistrées dans l'espace judiciaire international,

  • à  moderniser l'appareil judiciaire en le dotant des moyens adaptés à  ses missions et aux exigences de la démocratie,

  • à  améliorer les procédures,

  • à  garantir aux justiciables l'égal accès au juge : à  titre d'exemple l'instauration de l'aide judiciaire pour les plus démunis

  • à  instaurer un contrôle de la justice sur l'action et le fonctionnement de la police judiciaire que nous entendons mettre en place

  • à  améliorer la formation, les conditions de travail, et la situation sociale des magistrats

  • à  mettre en Å“uvre une nouvelle politique de formation des avocats et une politique pénitentiaire plus humaine, ce qui implique la mise en place des programmes de formation du personnel pénitentiaire.

organiser la police et l'ordre public. En ces domaines, la mission principale de la police doit être :

  • la sécurisation de tous les centres urbains et ruraux du pays par le biais de deux stratégies qui sont :
  • la mobilité et les communications ;
  • le développement d'une police de proximité dans les quartiers, les villes ou les agglomérations.

Les missions de justice, police et sécurité extérieure constituent le «cÅ“ur» de métier de l’Etat. Ce dernier doit donc conserver un contrôle direct sur l’exécution de ces missions et définir des indicateurs d’efficacité.

L’Etat doit aussi redonner confiance dans la vie publique, restaurer l’esprit civique, favoriser la restauration d’une conscience citoyenne et développer la citoyenneté au quotidien. Je ne crois à  rien du mythe salissant selon lequel les Congolais sont un peuple rétif à  toutes les disciplines et à  tous les efforts. Le problème est que nous avons actuellement des hommes d’affaires aux postes politiques. C’est notre démocratie en germe qui s’en trouve affaiblie. Comment dès lors exiger le patriotisme à  un peuple qui n’a plus des repères républicains depuis le début des années 80 ? Le peuple du Congo Zaïre ne croit plus aux vertus de la politique. C’est la Patrie, là  encore, qui s’en trouve affaiblie. Il faut restaurer la confiance dans la communauté de destin national.

Notre souci d’établir les bases d’un jeu politique autour d’enjeux démocratiques rénovants exige d’améliorer les conditions d’exercice de la citoyenneté, de retrouver des valeurs de civilité et de civisme. Pour ce faire je préconise la mise en place d’une *Charte des droits fondamentaux et des obligations civiques du citoyen, qui sera annexée à  la Constitution et dans laquelle seront définis nos droits civiques face à  l’Etat et nos obligations citoyennes envers l’Etat.

L’instauration d’un service national citoyen fondé sur la conscription jouera un rôle fondamental de brassage social et de trait d’union entre la nation et la Nouvelle Armée Nationale (NAN) qui sera mise en place. Le service national obligatoire pour tous les jeunes garçons et filles d’une durée de deux ans permettra à  la nation d’être psychologiquement préparée à  faire face à  toute agression contre le Congo. Ce service prendra des formes multiples. Soit un service militaire, soit un service civil qui pourra se faire dans les services de proximité des collectivités locales, les associations à  but social ou humanitaire.

Un ministère de la jeunesse, du redéploiement de la jeunesse et de l’intégration des jeunes dans la refondation nationale sera mis en place. Il sera chargé à  ce titre de l’encadrement civique de la jeunesse congolaise. Ce nouveau ministère travaillera en liaison directe avec les ministères de la Défense, de la Sécurité intérieure et celui de la formation professionnelle.

Dans le cadre du service national, la jeunesse congolaise prendra une part active dans le programme de la rénovation de la vie sociale des quartiers, dans le cadre du grand chantier de la rénovation urbaine.

Toute mon action sera orientée vers un but: redonner espoir à  la jeunesse congolaise.