La mise en place d'une nouvelle politique eÌtrangeÌ€re, la modernisation de l'outil diplomatique et la prise en compte des nouvelles donneÌes geÌopolitiques.
Afin de jouer un roÌ‚le digne de ses ambitions dans un monde en pleine mutation, le nouveau Congo-Zaïre se doit de deÌfinir une nouvelle politique eÌtrangeÌ€re, de reÌnover l'outil diplomatique qui sert de pivot à son action exteÌrieure, en tenant compte de nouvelles donneÌes geÌopolitiques. Un manque absolu de meÌthode avait caracteÌriseÌ la direction des affaires eÌtrangeÌ€res du Zaïre lors du deÌclenchement de la guerre en 1996, parce qu'on n'avait pas su deÌgager les principes directeurs sur lesquels devait s'appuyer une politique d'alliances reÌpondant aux inteÌreÌ‚ts de la ReÌpublique ; le reÌgime instaureÌ en mai 1997, loin de corriger cette erreur, la porta à son comble. En effet, si la confusion des ideÌes en ce qui concernait la politique geÌneÌrale de la Nation durant la fin de la peÌriode Zaïre avait eÌteÌ avant le deÌclenchement de la guerre en 1996 la principale cause des fautes commises par les gouvernements successifs dans la conduite de a politique eÌtrangeÌ€re du pays, celle-ci souffrit, pendant la guerre et encore actuellement, de la dupliciteÌ des dirigeants politiques du Congo-Zaïre. Il eÌtait naturel que ceux qui voyaient (et voient encore aujourd’hui) reÌaliseÌs, graÌ‚ce aux deÌsordres politiques, leurs plans subversifs n’eussent aucun inteÌreÌ‚t à pratiquer une vraie politique d’alliance claires avec les grandes puissances, dont le reÌsultat euÌ‚t eÌteÌ de remettre sur pied un Etat fort et indeÌpendant au Congo-Zaïre. Une telle eÌvolution aurait eÌteÌ en contradiction avec les intentions des responsables de la crise actuelle au Congo-Zaïre ; elle aurait mis fin deÌfinitivement au processus de deÌpeçage du Congo- Zaïre.
D’autre part, la crise qui deÌchire le Congo-Zaïre n’aura pas connu sa macabre eÌvolution si l’OUA avait des moyens pour faire respecter les obligations deÌcoulant de sa Charte constitutive, si elle eÌtait une organisation doteÌe d’une reÌelle capaciteÌ coercitive, et si des notions telles que : uniteÌ africaine et solidariteÌ africaine avaient un sens reÌel et un contenu sociologique et politique preÌcis. Car nous ne devons pas perdre de vue que c’est au nom de la preÌtendue « uniteÌ africaine et solidariteÌ africaine » que quelques Etats neÌgro-africains spolient les richesses du Congo-Zaïre et oppriment les populations. Aujourd’hui par le meÌpris de quelques Etat africains les populations du Congo-Zaïre connaissent la voie de la solitude, du deÌsert et du neÌant. Toutes les actions diplomatiques que nous avions neÌgligeÌes jusqu’ici, par africaniteÌ, doivent se faire par patriotisme pour permettre à notre peuple de reconqueÌrir son indeÌpendance et à) la ReÌpublique de recouvrer une souveraineteÌ effective.
L'UNIR MN fonde la strateÌgie diplomatique de ce que doit eÌ‚tre la nouvelle politique eÌtrangeÌ€re du Congo-Zaïre, sur trois axes principaux. Le premier axe se rattache au renouvellement et au renforcement des liens entre le Congo-Zaïre et ses partenaires historiques. Cette deÌmarche s'inscrit dans les enjeux qui s'attachent au roÌ‚le des Etats-Unis, de l'Union europeÌenne et plus preÌciseÌment de la France et de la Belgique dans la sous-reÌgion. Il en est de meÌ‚me de ceux qui inspirent l'organisation de la francophonie car, en tant que membre actif et deuxieÌ€me puissance deÌmographique de l'espace francophone, le Zaïre a pour vocation de contribuer au rayonnement international de cette institution qui a su rassembler, à la demande des Africains eux-meÌ‚me ( SENGHOR, BOURGUIBA...) autour de la France les principaux pays de la communauteÌ francophone. Sur le plan international, le Congo- Zaïre devra relancer les instruments de sa participation aux affaires internationales et se reÌinseÌrer dans le concert des nations afin de s'assumer de manieÌ€re totale en qualiteÌ de membre de la communauteÌ internationale.
Le deuxieÌ€me axe concerne la reÌorganisation de l'OUA. L'UNIR MN preÌconise la reÌforme des organes de l'OUA. La creÌation d'une preÌsidence et d'un secreÌtariat permanents d'un nouveau Conseil politique de l'OUA, dirigeÌ par des personnaliteÌs africaines de haute moraliteÌ et de creÌdibiliteÌ incontestable (Nelson Mandela, Boutros Ghali, Kofi Annan), et composeÌ des preÌsidents des gouvernements des Etats membres, et statuant à la majoriteÌ sur des questions de diplomatie et de deÌfense interafricaines. Ces deux organes du nouveau Conseil politique de l'OUA seront secondeÌs dans leurs missions par les Etats qui assurent la preÌsidence tournante de l'OUA. DeuxieÌ€mement, doter l'OUA des meÌcanismes permanents de preÌvention des conflits et de reÌtablissement de la paix en Afrique. Il s'agit de renforcer la capaciteÌ de l'Organisation Africaine dans le domaine de la diplomatie preÌventive et coercitive, du reÌtablissement de la paix, et du maintien de la paix conformeÌment aux dispositions de la Charte relatives à la question de la contribution des organisations reÌgionales dans ce domaine.
Du point de vue sous-reÌgional, les pouvoirs publics s'attacheront à renforcer durablement la paix dans la reÌgion des grands lacs. Cet objectif conduira le Congo-Zaïre à deÌvelopper une logistique de stabilisation qui emprunte à la fois à une action diplomatique forte et reÌfleÌchie et à une logistique militaire de preÌvention des nouveaux conflits. La doctrine strateÌgique du nouveau Congo-Zaïre doit s'appuyer sur un ministeÌ€re des affaires eÌtrangeÌ€res moderniseÌ et adapteÌ et sur une force nationale de dissuasion classique, prolongement naturel d'une politique d'indeÌpendance nationale.
A ces seules conditions pourra alors prospeÌrer l'Å“uvre que s'assigne l'UNIR MN de "REFAIRE LA REPUBLIQUE" au CONGO-ZAÏRE.
Fait à AMIENS le 15 mars 2001