
Patrice LUMUMBA

Joseph KASAVUBU

Moïse TSHOMBE

Joseph MOBUTU SESE SEKO

Laurent DESIRE KABILA
Refaire la reÌpublique doit eÌ‚tre pour nous l'entreprise politique la plus ambitieuse qu'ait connue notre pays depuis son accession à la souveraineteÌ. Elle constitue elle-meÌ‚me une reÌponse aux conflits politiques et aux crises internes et externes qui ont ruineÌ notre pays. L'entreprise passe avant tout par la reÌconciliation nationale. Aucun fils ou fille digne de notre pays ne peut preÌtendre reÌsoudre seul la crise que traverse aujourd'hui notre pays. A deÌfaut d'une reÌconciliation nationale, l'anarchie preÌsente expose notre patrie à l'eÌclatement.
La reÌconciliation nationale est un moment essentiel dans la consolidation de la paix au Congo- Zaïre et dans la sous-reÌgion. Notre pays, qui est aujourd'hui vaincu et occupeÌ, a connu par la reÌvolte du corps et de l'esprit devant l'horreur des massacres, de la miseÌ€re, l'oubli de toutes les valeurs et de toutes les vertus humaines, de la vie, du respect de la vie, et donc de l'espoir. C'est pourquoi la reÌconciliation nationale, qui peut paraiÌ‚tre comme un eÌveÌnement ouÌ€ la victoire et la deÌfaite se meÌ‚lent, ouÌ€ chacun compte et pleure ses morts, en oubliant parfois de s'eÌmerveiller que de ces morts soit neÌe la prise de conscience de ce qu'une Nation peut faire et de ce qu'elle ne doit pas faire, de ce que l'avenir attend et de ce qu'il interdit, cette reÌconciliation nationale, donc, doit preÌciseÌment eÌ‚tre le moment d'une prise de conscience qui va changer le cours de notre histoire.
Pour réconcilier les fils et les filles du Congo-Zaïre l’UNIR MN adresse un message simple à la nation : Ecoutons le message qui émane des tombes : la guerre est une chose horrible ! Gardons nous de l'oublier. Veillons à ce que les générations futures ne soient pas confrontées à nouveau aux larmes, au deuil et aux ruines. Renonçons à ce qui sépare. Recherchons tout ce qui nous unit. Nous devons nous admettre pour nous unir, pour revenir ensemble à notre propre source.
Nous sommes nous-meÌ‚mes nombreux à avoir eÌprouveÌ les blessures de notre pays, à avoir connu le chagrin, la douleur des seÌparations, la preÌsence de la mort, à cause tout simplement de l'inimitieÌ des hommes du Congo-Zaïre entre eux. Il faut transmettre, non pas cette haine, mais, au contraire, la chance des reÌconciliations que nous devons, il faut le dire, à ceux qui, deÌ€s 1958-1964, eux-meÌ‚mes ensanglanteÌs, deÌchireÌs dans leur vie personnelle le plus souvent, ont eu l'audace de concevoir ce que pourrait eÌ‚tre un avenir radieux, fondeÌ sur la reÌconciliation nationale et sur la paix.
Nous devons honorer nos morts, nous devons nous reÌconcilier avec nos morts. Au Congo-Zaïre nous avons le respect des morts, et plus encore lorsque cette mort s'identifie aux sacrifices pour la patrie.
Nous devons nous reÌconcilier avec notre histoire et sans esprit de revanche. Nous devons reconnaiÌ‚tre et assumer toute l'histoire, meÌ‚me la plus douloureuse de notre patrie. Telle est la justification du logo de l'UNIR MN.
Ainsi cette reÌconciliation nationale suppose que l'on reconnaisse et assume la totaliteÌ de l'histoire du Congo-Zaïre, indeÌpendamment des appreÌciations que l'on peut porter sur telle ou telle peÌriode.
Dans cet esprit nous la demandons :
- en meÌmoire du Premier ministre Patrice Emery LUMUMBA;
- en hommage au PreÌsident Joseph KASA-VUBU ;
- en hommage au PreÌsident Mobutu SESE SEKO
- en souvenir du Premier ministre Moïse TSHOMBE ;
- au nom du PreÌsident Laurent-DeÌsireÌ KABILA ;
- au nom de tous les fils et filles du Congo-Zaïre qui sont morts pour la cause nationale ;
- au nom de tous les fils et filles du Congo-Zaïre martyrs de guerres et troubles qui ont deÌchireÌ notre patrie.
Actuellement, certaines forces vives de la nation essaient d'amorcer un vrai deÌbat autour de la question. On parle ainsi de plus en plus du "Dialogue Intercongolais". Il est toutefois eÌvident que les forces d'occupation n'accordent aucun inteÌreÌ‚t à cet objectif car il pourrait desservir leur dessein de diviser les fils et les filles du Congo-Zaïre pour mieux les deÌpouiller. L'action politique et militaire malsaine dans laquelle eÌvoluent les gouvernements successifs depuis mai 1997 n'est eÌvidemment pas de nature à porter cette reÌconciliation à son terme. Dans le cadre de l'opeÌration de reÌhabilitation, cette reÌconciliation fait partie des prioriteÌs, mais cette pacification n'est pas seÌparable de la reconqueÌ‚te des territoires occupeÌs.
Cette reÌconciliation doit eÌ‚tre entreprise comme le preÌalable à la mise en place des bases d'un jeu politique clair et responsable. D'ouÌ€ l'importance majeure d'une opeÌration de Concorde Civile sagement conduite par l'UNIR MN.
Le premier acte de reÌconciliation nationale est l'institution d'un dialogue national souverain à Kinshasa, Capitale de la ReÌpublique. Il s'agit de la convocation immeÌdiate d'une table ronde, d'une dureÌe n'exceÌdant pas 20 jours, des principaux acteurs politiques et de ceux de la socieÌteÌ civile pour un nouveau consensus national à partir duquel seront eÌlaboreÌes les nouvelles institutions sur la base de certains acquis reÌpublicains issus de la ConfeÌrence nationale souveraine.
SimultaneÌment des signaux forts de deÌcrispation politique seront donneÌes dont notamment :
- la libeÌration immeÌdiate de tous les prisonniers d'opinion, sans exception aucune ;
- le retour de tous les exileÌs politiques, quel que soit le reÌgime ou la peÌriode de leur exil ;
- la reÌinteÌgration immeÌdiate, dans la vie socio-politique normale du pays, de fils et filles du Congo-Zaïre impliqueÌs dans les diffeÌrents mouvements rebelles ;
- la libeÌralisation de l'activiteÌ des partis politiques ;
- la restitution à leurs proprieÌtaires de tous les biens mobiliers et immobiliers confisqueÌs illeÌgalement, deÌtenus ou occupeÌs par des tiers ;
La vocation de la reÌconciliation nationale est de s'unir, de se rassembler, de s'identifier au projet de reconstruction de notre pays. L'UNIR MN ne preÌconise pas une reÌvolution brutale faisant table rase du passeÌ. Bien au contraire, la reÌinteÌgration de tous les acteurs dignes comptant derrieÌ€re eux une grande partie de la population permettra une reÌconciliation effective et rapide.
La reÌconciliation nationale est aussi et avant tout une reÌconciliation entre les diffeÌrentes geÌneÌrations. Bien que les geÌneÌrations post-coloniales constituent le fer de lance des mutations profondes que l'UNIR MN entend imprimer à notre pays, il est eÌvident que l'expeÌrience accumuleÌe par les geÌneÌrations preÌceÌdentes reste preÌcieuse pour l'eÌdification d'une nouvelle et moderne ReÌpublique du Congo-Zaïre.
La reÌconciliation nationale est, enfin, l'occasion pour la classe politique de demander et obtenir le grand pardon du peuple du Congo-Zaïre. C'est dans ces conditions que, une fois les esprits apaiseÌs, pourra deÌmarrer le processus de reconstruction de notre pays.